Élevé au rang de « Trésor national vivant », Kunihiko Moriguchi perpétue la tradition de teinture de tissus appelée yûzen qu’il a profondément renouvelée. Ses kimonos novateurs sont ornés de motifs souvent géométriques. Ils sont le produit de sa connaissance des arts graphiques européens qu’il a étudiés à Paris et de son apprentissage dans l’atelier de son père, lui-même éminent maître du yûzen.
Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Branly
75015 Paris
Du mardi au samedi de 12h à 20h
Fermeture de la caisse à 19h30
(Les soirées de manifestations payantes : jusqu’au début de la représentation)
Entrée libre du mardi au samedi de 12h à 20h
Métro : Bir-Hakeim
RER : Champ de Mars – Tour Eiffel
© Mille fleurs, 1969 Collection particulière
Moriguchi, né en 1941, étudie la peinture de « style japonais » (nihonga) à l’université des Arts de Kyoto. Il part pour la France à l’âge de 22 ans et devient un élève brillant de l’École nationale des arts décoratifs. Le peintre Balthus qui l’invite à la Villa Médicis le persuade de se consacrer à l’art du yûzen, technique tricentenaire réservée aux kimonos d’apparat, dont le père de Kunihiko est un illustre représentant (Trésor national vivant en 1967).
Peu après son retour à Kyoto en 1966, Moriguchi entre dans l’atelier de son père. Il affirme bientôt un style très personnel, géométrique et abstrait, en respectant les processus techniques traditionnels. Mais sans jamais perdre de vue qu’il s’agit de vêtir un corps de femme, sa sensualité. Ses kimonos connaissent le succès, sont acquis par les plus hautes personnalités et les musées de son pays comme à l’étranger (Victoria and Albert Museum à Londres, Metropolitan Museum of Art à New York, LACMA à Los Angeles).
L’exposition de la Maison de la culture du Japon à Paris est un condensé de 50 ans de création. Kunihiko Moriguchi a en effet sélectionné 26 de ses kimonos, du premier qu’il réalisa en 1967 à celui qu’il a spécialement conçu pour cette rétrospective. Subtiles et rigoureuses, ses œuvres sur papier japonais réalisées dans cette même technique du yûzen témoignent elles aussi de la recherche d’une forme de perfection. Enfin, ses collaborations avec les grands magasins Mitsukoshi et la Manufacture nationale de Sèvres montrent qu’il a brillamment réussi à appliquer ses recherches graphiques à des supports incarnant la vie quotidienne, sacs de course ou tasse à café.
Kunihiko Moriguchi nous invite à rechercher un « ordre caché » dans la structure géométrique de ces œuvres intimement inspirées de la nature et des cycles temporels.